La morphée juvénile : une réaction cutanée post-injection rare - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La sclérodermie localisée, ou morphée, est une induration scléreuse de la peau dont on différencie plusieurs aspects selon les présentations cliniques et les aspects histologiques. Cette forme se distingue de la sclérodermie généralisée par l’absence du syndrome de Raynaud et d’atteinte acrale ou viscérale. Plusieurs hypothèses ont été suggérées quant à son étiopathogénie, parmi lesquelles les injections médicamenteuses ont été citées.
Matériel et méthodes |
Étude descriptive rétrospective colligeant 5 cas de morphée en rapport avec une injection observés dans le service de dermatologie de l’hôpital Habib Thameur à Tunis entre janvier 2002 et décembre 2014. Les objectifs sont d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques et évolutives de la morphée juvénile secondaire à une injection médicamenteuse.
Résultats |
Ont été recensés 5 patients (4 garçons et 1 fille) d’âge moyen 4,8 ans. L’atteinte cutanée était localisée au site présumé de l’injection. Les formes cliniques observées correspondaient à la morphée en plaque chez 3 patients et en bande chez 2 patients. L’étude anatomopathologique réalisée dans 3 cas concordait avec le diagnostic de morphée. Les produits injectés étaient de la vitamine K (1 cas), des vaccins contre l’hépatite B (2 cas), le BCG (1 cas) et un doute qui persistait chez un patient entre le vaccin contre l’hépatite B et le DTC. Le traitement reposait sur les émollients, les dermocorticoïdes ou le calcipotriol chez tous les patients, et une corticothérapie générale chez 4 patients. Deux patients ont reçu du méthotrexate. La durée moyenne du suivi était de 22,6 mois, au cours de laquelle on a observé une amélioration partielle des lésions chez tous les patients et une rechute à 1 an chez le patient ayant reçu le vaccin du BCG (Annexe A).
Discussion |
La morphée réactionnelle à l’injection médicamenteuse est une entité rare. Quelques cas ont été rapportés dans la littérature, rejoignant notre étude quant aux types de médicaments incriminés. Il s’agissait dans la plupart des cas d’une morphée qui s’est développée au site d’injection peu de temps après. Cependant le mécanisme reste mal élucidé : s’agit-il d’une réaction auto-immune médicamenteuse ou d’un traumatisme iatrogène par le biais des injections ?
Conclusion |
Vu la fréquence des vaccinations au jeune âge, on peut suggérer que le développement de la morphée juvénile relève d’une prédisposition individuelle. Cette constatation est en faveur de l’étiologie immunologique qui explique entre autres l’évolution favorable sous corticoïdes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Morphée juvénile, Traumatisme, Vaccination
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.276. |
Vol 145 - N° 12S
P. S194 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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